NEWSLETTER: Beth Woroniuk — Navigating Uncertainty with Evidence and Community

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Lire la lettre de Beth en français ci-dessous. | Lea la carta de Beth en español a continuación.

Navigating Uncertainty with Evidence and Community

A LETTER FROM BETH WORONIUK, SENIOR FELLOW OF THE FEMINIST FOREIGN POLICY COLLABORATIVE

How do you navigate a world that feels so uncertain?

These words have rung in my ears ever since I read them in a recent article summarizing Canadian poll results.

It’s been a tough year for Canadians, for feminists, for the world. Economic uncertainty continues, driven in part by U.S. tariffs. In Ottawa (the traditional unceded territory of the Algonquin Anishnaabeg nation), our summer was choked by wildfire smoke, driven by climate change. Defense spending escalates, driven in part by President Trump’s talk of making Canada the 51st state. Globally, news of genocide, displacement and despair dominate the headlines, walking hand-in-hand with figures documenting the plummet of resourcing that support the rights of women and LGBTQIA+ people.

Last month, through my fellowship with the Feminist Foreign Policy Collaborative, we launched an analysis examining how feminist foreign policy countries invest official development assistance (ODA) in gender equality. When we crunched the numbers, we found some good news. Compared to their counterparts, countries with feminist foreign policies:

  • Invested more of their ODA budgets in gender equality, including initiatives aimed at preventing and responding to gender-based violence;

  • Invested five times more (on a percentage basis) in women’s rights organizations;

  • More frequently launched new ways of funding feminist organizations and movements.

Unpacking how ODA supports gender equality priorities is one way to understand the potential of feminist foreign policies. Here in Canada, the 2017 Feminist International Assistance Policy included a target focused on new, ambitious gender equality investments. Under the new policy, 15 per cent of Canadian bilateral ODA would focus on gender equality objectives. This served to focus attention and raise ambition. It encouraged the establishment of two important signature initiatives: the Equality Fund and Women’s Voice and Leadership. These were designed to move resources dependably and with less red tape to drastically under-funded women’s rights organizations — which we know to be critical for progress on gender equality as much as the protection of democracy, action on climate change and effective humanitarian response.

As I found in my research (explored further below) and as we saw in Paris, countries in the feminist foreign policy cohort are poised to innovate, to experiment, to increase ambition at a time when it is most needed.

However, these gains are now under threat as ODA budgets are slashed, even by countries with feminist foreign policies, with a recorded 9 per cent decline in 2024 and an anticipated 9-17 per cent drop in 2025. Even with efforts from the feminist foreign policy countries, this is a dire outlook for the global women’s rights movement.

With that in mind, I want to share why supporting the Collaborative matters now more than ever. Looking forward to 2026, I — like many of you — see deep uncertainty: uncharted waters made more turbulent by key donors’ retreat. Yet despite these challenges, I find steady ground in the community we have cultivated and the methods we have refined over nearly a decade. I remember when the Collaborative’s Global Partner Network for Feminist Foreign Policy was a small initiative at the International Center for Research on Women. And I remember our work quietly shaping a guiding vision for moments just like this.

Today, we stand as a united global network of thinkers, advocates and policymakers. In this moment, the Collaborative offers what is urgently needed: rigorous evidence to inform policy, trusted spaces for collaboration among unlikely allies and sharper, smarter strategies for officials and advocates alike.

Feminist foreign policy is a compass — and your support helps us at the Collaborative hold it steady.

In solidarity,

Beth Woroniuk

Senior Fellow, Feminist Foreign Policy Collaborative

Support the Collaborative today.

About Beth and her Fellowship

Beth Woroniuk (she/her) has worked to advance gender justice and feminist approaches to policymaking for over 35 years. She is particularly interested in financing for gender equality, feminist foreign policies and women, peace and security. Beth has advised and worked with bilateral aid agencies, women’s funds, UN entities, international NGOs and feminist organizations, strengthening their work on gender equality and women’s rights. She has developed analytical tools, supported policy development, carried out research, blogged, conducted evaluations, organized, lobbied and testified before the Canadian Parliament. Until early 2024, Beth served as the Vice President of Policy at the Equality Fund. In 2025, Beth received the King Charles III Coronation Medal and was nominated to the G7 Gender Equality Advisory Council. 

As part of the inaugural class of the Feminist Foreign Policy Collaborative’s Visiting Fellows Program, Beth focuses her scholarship and thought leadership on current feminist foreign policy discussions, foreign and development policy in Canada and feminist funding.


Incertitude : avancer avec preuves et solidarité

UNE LETTRE DE BETH WORONIUK, EXPERTE ASSOCIÉE DE COLLECTIF POUR UNE POLITIQUE ÉTRANGÈRE FÉMINISTE

Comment s’orienter dans un monde qui semble si incertain ?

Ces mots résonnent dans mes oreilles depuis que je les ai lus dans un article récent résumant les résultats d'un sondage canadien. 

Cette année a été difficile pour les Canadiens, pour les féministes, pour le monde entier. L'incertitude économique persiste, en partie à cause des droits de douane américains. À Ottawa (territoire traditionnel non cédé de la Nation algonquine Anishinabeg), notre été a été étouffé par la fumée des incendies de forêt, causés par le changement climatique. Les dépenses militaires augmentent, en partie à cause des déclarations du président Trump qui souhaite faire du Canada le 51e État américain. À l'échelle mondiale, les nouvelles de génocide, de déplacements de population et de désespoir dominent les gros titres, allant de pair avec les chiffres qui documentent la chute vertigineuse des ressources qui soutiennent les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+.

Le mois dernier, dans le cadre de ma bourse avec le Collectif pour une politique étrangère féministe, nous avons lancé une analyse sur la manière dont les pays appliquant une politique étrangère féministe investissent l’aide publique au développement (APD) pour promouvoir l’égalité des genres. En examinant les chiffres, nous avons trouvé quelques bonnes nouvelles. Par rapport à leurs homologues, les pays ayant une politique étrangère féministe ont :

  • Investi davantage de leurs budgets d'APD dans l'égalité des genres, notamment dans des initiatives visant à prévenir et à lutter contre la violence fondée sur le genre ;

  • Investi cinq fois plus (en pourcentage) dans les organisations de défense des droits des femmes ;

  • Lancé plus fréquemment de nouveaux modes de financement des organisations et mouvements féministes.  

Examiner comment l’APD soutient les priorités en matière d’égalité de genre est une façon de comprendre le potentiel des politiques étrangères féministes. Ici au Canada, la Politique d’aide internationale féministe de 2017 a fixé un objectif ambitieux en matière d’investissements pour l’égalité de genre : 15 % de l’APD bilatérale canadienne devaient être consacrés exclusivement à des objectifs d’égalité de genre. Cette cible a permis de concentrer l’attention et d’élever le niveau d’ambition. Elle a encouragé la création de deux initiatives phares : le Fonds Égalité et Voix et le leadership des femmes. Ces programmes ont été conçus pour acheminer des ressources de manière fiable et avec moins de lourdeurs administratives vers des organisations de défense des droits des femmes extrêmement sous-financées — que l’on sait essentielles, tant pour les progrès en matière d’égalité de genre que pour la protection de la démocratie, l’action climatique et l’efficacité de la réponse humanitaire.

Comme je l’ai constaté dans mes recherches (que je développe plus bas) et comme nous l’avons vu à Paris, les pays engagés dans une politique étrangère féministe sont aujourd’hui en position d’innover, d’expérimenter et d’élever encore leur niveau d’ambition — précisément au moment où cela est le plus nécessaire. 

Cependant, ces acquis sont aujourd'hui menacés par la réduction des budgets consacrés à l'aide publique au développement (APD), même dans les pays qui mènent une politique étrangère féministe, avec une baisse enregistrée de 9 % en 2024 et une baisse prévue de 9 à 17 % en 2025. Même avec les efforts des pays menant une politique étrangère féministe, les perspectives sont sombres pour le mouvement mondial des droits des femmes.

Dans cette optique, je souhaite vous expliquer pourquoi il est plus important que jamais de soutenir le Collectif. À l'horizon 2026, comme beaucoup d'entre vous, je vois une profonde incertitude : des eaux inconnues rendues encore plus tumultueuses par le retrait des principaux donateurs. Pourtant, malgré ces défis, je trouve un terrain solide dans la communauté que nous avons cultivée et les méthodes que nous avons affinées pendant près d'une décennie. Je me souviens de l'époque où le Réseau mondial de partenaires pour une politique étrangère féministe du Collectif n'était qu'une petite initiative de l'International Center for Research on Women. Et je me souviens de notre travail qui, discrètement, a façonné une vision directrice pour des moments comme celui-ci.

Aujourd'hui, nous formons un réseau mondial uni de penseurs, de défenseurs et de décideurs politiques. En ce moment, le Collectif offre ce dont nous avons besoin : des preuves rigoureuses pour éclairer les politiques, des espaces de confiance pour la collaboration entre des alliés improbables et des approches plus stratégiques pour les responsables politiques et les militantes et les militants. 

La politique étrangère féministe est une boussole, et votre soutien nous aide, au sein du Collectif, à la maintenir sur la bonne voie. 

En toute solidarité,

Beth Woroniuk

Experte associée, Collectif pour une politique étrangère féministe

À propos de Beth et sa bourse

Beth Woroniuk (elle) œuvre depuis plus de 35 ans à la promotion de la justice de genre et des approches féministes dans l'élaboration des politiques. Elle s'intéresse particulièrement au financement de l'égalité des genres, aux politiques étrangères féministes et aux questions relatives à l’agenda « femmes, paix et sécurité ». Beth a conseillé et collaboré avec des agences d'aide bilatérales, des fonds pour les femmes, des entités des Nations unies, des ONG internationales et des organisations féministes, renforçant ainsi leur travail en faveur de l'égalité des genres et des droits des femmes. Elle a développé des outils analytiques, soutenu l'élaboration de politiques, mené des recherches, écrit un blog, réalisé des évaluations, organisé, fait du lobbying et témoigné devant le Parlement canadien. Jusqu'au début de l'année 2024, Beth a occupé le poste de vice-présidente chargée des politiques au sein de l'Equality Fund. En 2025, Beth a reçu la médaille du couronnement du roi Charles III et a été nommée au Conseil consultatif sur l'égalité des sexes du G7. 

Dans le cadre de la première promotion du Programme d’expertes invités du Collectif pour une politique étrangère féministe, Beth concentre ses travaux universitaires et son leadership éclairé sur les discussions actuelles relatives à la politique étrangère féministe, la politique étrangère et de développement au Canada et le financement féministe.


Navegando en la incertidumbre con pruebas y comunidad

UNA CARTA DE BETH WORONIUK, BECARIA SENIOR DEL COLABORATIVO DE POLITICA EXTERIOR FEMINISTA

¿Cómo navega por un mundo que parece tan incierto?

Estas palabras resuenan en mis oídos desde que las leí en un artículo reciente que resumía los resultados de una encuesta canadiense. 

Ha sido un año difícil para los canadienses, para las feministas, para el mundo. La incertidumbre económica continúa, impulsada en parte por los aranceles estadounidenses. En Ottawa (el territorio tradicional no cedido de la nación algonquina Anishnaabeg), nuestro verano se vio asfixiado por el humo de los incendios forestales, impulsados por el cambio climático. El gasto en defensa se dispara, impulsado en parte por el discurso del presidente Trump de convertir a Canadá en el estado número 51. A nivel mundial, las noticias sobre genocidios, desplazamientos y desesperación dominan los titulares, acompañadas de cifras que documentan la caída en picado de los recursos que apoyan los derechos de las mujeres y las personas LGBTQIA+.  

El mes pasado, a través de mi beca con el Colaborativo de Politica Exterior Feminista, lanzamos un análisis que examina cómo  los países con políticas exteriores feministas invierten la ayuda oficial al desarrollo (AOD) en la igualdad de género. Cuando analizamos las cifras, encontramos algunas buenas noticias. En comparación con sus homólogos, los países con políticas exteriores feministas:

  • Invirtieron una mayor parte de sus presupuestos de AOD en la igualdad de género, incluidas iniciativas destinadas a prevenir y responder a la violencia de género.

  • Invirtieron cinco veces más (en términos porcentuales) en organizaciones de defensa de los derechos de las mujeres.

  • Pusieron en marcha con mayor frecuencia nuevas formas de financiación de organizaciones y movimientos feministas.

Analizar cómo la AOD apoya las prioridades en materia de igualdad de género es una forma de comprender el potencial de las políticas exteriores feministas. Aquí, en Canadá, la Política de Ayuda Internacional Feminista de 2017 incluía un objetivo centrado en nuevas y ambiciosas inversiones en materia de igualdad de género. En virtud de la nueva política, el 15 % de la AOD bilateral canadiense se centraría en objetivos de igualdad de género. Esto sirvió para centrar la atención y aumentar la ambición. Fomentó la creación de dos importantes iniciativas emblemáticas: Equality Fund y Women’s Voice and Leadership. Estas iniciativas se diseñaron para transferir recursos de forma fiable y con menos trámites burocráticos a las organizaciones de defensa de los derechos de las mujeres, que cuentan con una financiación muy insuficiente y que sabemos que son fundamentales para avanzar en la igualdad de género, así como para la protección de la democracia, la lucha contra el cambio climático y la respuesta humanitaria eficaz.

Como descubrí en mi investigación (que se analiza más adelante) y como vimos en París, los países que forman parte de la cohorte de la política exterior feminista están preparados para innovar, experimentar y aumentar su ambición en un momento en el que más se necesita.

Sin embargo, estos avances se ven ahora amenazados por los recortes en los presupuestos de la AOD, incluso en países con políticas exteriores feministas, con una disminución registrada del 9 % en 2024 y una caída prevista del 9 al 17 % en 2025. A pesar de los esfuerzos de los países con políticas exteriores feministas, las perspectivas para el movimiento mundial por los derechos de las mujeres son desoladoras.

Teniendo esto en cuenta, quiero compartir por qué ahora más que nunca es importante apoyar el Colaborativo. De cara al 2026, yo, como muchos de ustedes, veo una profunda incertidumbre: aguas desconocidas que se vuelven más turbulentas por la retirada de donantes clave. Sin embargo, a pesar de estos desafíos, encuentro un terreno firme en la comunidad que hemos cultivado y los métodos que hemos perfeccionado durante casi una década. Recuerdo cuando la Red de Socios Globales para la Política Exterior Feminista de el  Colaborativo era una pequeña iniciativa del Centro Internacional de Investigación sobre la Mujer. Y recuerdo cómo nuestro trabajo fue dando forma silenciosamente a una visión orientadora para momentos como este.

Hoy en día, somos una red global unida de pensadores, defensores y responsables políticos. En este momento, el Colaborativo ofrece lo que se necesita con urgencia: pruebas rigurosas para informar las políticas, espacios de confianza para la colaboración entre aliados inesperados y estrategias más precisas e inteligentes tanto para los funcionarios como para los defensores. 

La política exterior feminista es una brújula, y tu apoyo nos ayuda en el Colaborativo a mantenerla firme. 

En solidaridad,

Beth Woroniuk

Becaria Senior, Colaborativo de Política Exterior Feminista

Acerca de Beth y su beca

Beth Woroniuk (ella) ha trabajado durante más de 35 años para promover la justicia de género y los enfoques feministas en la formulación de políticas. Le interesan especialmente la financiación para la igualdad de género, las políticas exteriores feministas y las mujeres, la paz y la seguridad. Beth ha asesorado y colaborado con organismos de ayuda bilateral, fondos para mujeres, entidades de las Naciones Unidas, ONG internacionales y organizaciones feministas, reforzando su labor en materia de igualdad de género y derechos de la mujer. Ha desarrollado herramientas analíticas, apoyado la elaboración de políticas, realizado investigaciones, escrito blogs, llevado a cabo evaluaciones, organizado, presionado y testificado ante el Parlamento canadiense. Hasta principios de 2024, Beth ocupó el cargo de vicepresidenta de Políticas en el Fondo para la Igualdad. En 2025, Beth recibió la Medalla de la Coronación del Rey Carlos III y fue nombrada miembro del Consejo Asesor sobre Igualdad de Género del G7. 

Como parte de la primera promoción del Programa de Becarios Visitantes del Colaborativo de Politica Exterior Feminista, Beth centra su investigación y liderazgo intelectual en los debates actuales sobre política exterior feminista, la política exterior y de desarrollo en Canadá y la financiación feminista.

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